La relance de l’immobilier par le prêt à taux zéro.
Si tout le monde connaît l’adage « quand le bâtiment va, tout va », il s’avère singulièrement compliqué de relancer un marché touché de plein fouet par la crise de 2008. Et l’État en fait la douloureuse expérience en tentant, mesure après mesure, de convaincre les Français de retrouver le chemin de l’acquisition immobilière. Avec une réussite pour le moins mitigée dont le prêt à taux zéro (PTZ) n’est pas un mince exemple puisque, l’année dernière, moins de cinquante mille ménages ont pu en profiter…
Des conditions d’attribution assouplies.
Raisons pour lesquelles les pouvoirs publics revoient aujourd’hui les conditions d’accès à ce prêt à taux zéro, qui entreront en vigueur au début de l’an prochain et ce, pour une durée de deux ans seulement. Pourtant, au-delà des effets d’annonce, on peut s’interroger sur les conséquences réelles de ces nouvelles dispositions :
- léger relèvement des plafonds de revenus pour prétendre à ce prêt (37 000€ annuels au lieu de… 36 000€ pour un Parisien célibataire et le double pour un couple avec deux enfants comme c’était le cas jusqu’à présent) ;
- un prêt qui pourra dorénavant financer jusqu’à 40% du coût d’acquisition ;
- un remboursement qui ne commencera qu’après 5, 10 ou quinze ans (selon ses revenus) ;
- une durée de prêt de 20 ans.
Pour l’immobilier récent mais aussi ancien.
En revanche, bien plus intéressant, le PTZ qui ne pouvait jusqu’alors financer l’ancien que dans les zones rurales, s’étend à l’ensemble du territoire, sans restriction si ce n’est l’obligation de réaliser des travaux pour un coût s’élevant au quart du prix du bien. Grâce à ces mesures, l’État pense persuader chaque année plus de 120 000 foyers de sauter le pas en devenant propriétaires de leur résidence principale puisque ce prêt sans intérêt est destiné aux primo-accédants. Qui ne manqueront pas, néanmoins, de constater que ces nouvelles dispositions ne viennent que compenser l’augmentation des droits de mutation (couramment appelés « frais de notaire ») qui sont passés de 3,8% à 4,5% au 1er janvier 2015 dans la plupart des départements, probablement rejoints par Paris l’année prochaine…
Mais les banques devraient faciliter l'accès au crédit...
Reste à savoir si le coût pour le contribuable (250 millions par an) se montrera rentable puisque cette extension de l’accès au PTZ, entre 2009 et 2011, avait entraîné une hausse des prix parisiens d’une part et largement grevé les caisses de l’État d’autre part, pour un résultat bien peu significatif au final. Un coup de pouce à l’économie du bâtiment qui ne sera qu’un énième coup d’épée dans l’eau si les banques n’assouplissent par leurs conditions d’octroi des prêts car le PTZ ne peut être que complémentaire dans le financement global d’un bien immobilier.
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